Assurance maladie : 60 pistes pour conserver le modèle solidaire
Entre couverture exceptionnelle et déficit croissant : comment maintenir le système de santé français ? Le dernier rapport Charges et produits 2026 de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) dresse le bilan et avance quelques pistes.
11,9 % du PIB consacré à la santé
La France fait figure d’exception. Elle reste l’un des pays les plus protecteurs avec :
- une couverture assurance maladie obligatoire de 80% ;
- un reste à charge de seulement 7,5 % par patient, le plus bas du monde ;
- 11,9 % de son PIB consacré à la santé, bien au-dessus de la moyenne européenne (10,4 %).
Mais l’Assurance Maladie accuse déjà 16 milliards d’euros de déficit en 2025. Si rien ne change, 25 milliards supplémentaires viendront s’ajouter d’ici 2030, sous l’effet du vieillissement de la population et de l’explosion des maladies chroniques.
Prévenir plutôt que guérir
Au-delà de dresser un constat : la CNAM avance 60 mesures pour assurer la soutenabilité du système, améliorer la qualité des soins et gagner en efficience. Pour y parvenir, elle identifie plusieurs axes stratégiques :
- faire de la prévention « le défi de la décennie » : augmenter la couverture vaccinale, renforcer le dépistage des cancers ou maladies cardiovasculaires, agir sur les comportements à risques (alcool, tabac, alimentation) ;
- améliorer les parcours de soins ;
- construire une trajectoire financière pertinente pour ne pas aggraver le déficit, garantir la pertinence des dépenses de produits de santé et assurer la rentabilité du secteur.
Des réformes de fond
Le rapport de la CNAM propose 60 mesures, parmi lesquelles :
- réguler les dépassements d’honoraires et renforcer la transparence des tarifs ;
- développer de nouveaux métiers de coordination pour mieux suivre les patients chroniques ;
- engager le dépistage généralisé de l’hypertension artérielle (l’HTA) qui constitue un facteur de risque pour toutes les maladies cardiovasculaires et associées ;
- revoir à la baisse certains remboursements jugés peu efficaces (cures thermales, médicaments sans bénéfice médical prouvé) ;
- intégrer la prévention dans l’école et l’entreprise ;
- lutter contre l’augmentation des rentes économiques et les fraudes,
- rendre l’affichage du NutriScore obligatoire sur les produits emballés et dans les publicités.
L’objectif de ces propositions est double : diminuer les décès évitables et contenir la progression des coûts liés aux affections de longue durée (ALD), qui pourraient représenter d’ici 2035 près de 75 % des remboursements de l’Assurance Maladie. Et le rapport ne fait pas l’impasse sur la santé mentale. Et pour cause : un Français sur cinq souffre d’un trouble psychique. Pour y répondre, le rapport préconise de former jusqu’à un million de secouristes en santé mentale et de renforcer l’organisation de la filière psychiatrique afin d’améliorer la prise en charge. Au-delà du cadre médical, ces mesures ont un impact également sur l’accès au crédit immobilier. Des problèmes de santé affectent souvent le coût de l’assurance de prêt pour les emprunteurs.
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