Immobilier locatif : quand les conseils d’influenceurs virent au piège
Promesses rapides, risques bien réels : certains discours séduisent, mais mènent droit à l’impasse. Les experts appellent à la prudence en matière d’immobilier locatif.
Des promesses trop belles pour être vraies
Sur les réseaux sociaux, certains influenceurs immobiliers n’hésitent pas à promettre monts et merveilles pour bâtir un empire locatif sans effort. Les slogans sont séduisants :
- acheter sans apport ;
- générer des revenus passifs en quelques mois ;
- devenir rentier avant 40 ans.
Pour y parvenir ? Des formations vendues à prix d’or et des méthodes parfois présentées comme infaillibles. Mais derrière le discours, la réalité est autre. Banquiers, courtiers et gestionnaires alertent : ces méthodes relèvent au mieux de l’utopie, au pire d’un risque financier majeur.
Cinq pièges pointés par les professionnels
- Premier piège : croire que l’on peut investir sans un euro d’épargne. Les banques exigent désormais un apport de 15 à 20 % pour couvrir frais de notaire et garanties.
- Autre conseil à manier avec précaution : privilégier l’investissement locatif plutôt que l’achat de sa résidence principale. Les experts rappellent pourtant que posséder son logement constitue un gage de stabilité et de sécurité financière.
- La stratégie des « achats en cascade » est également trompeuse. Les règles de solvabilité imposées depuis 2022 par le Haut conseil à la stabilité financière limitent strictement le taux d’endettement à 35 %. Certains contournements, comme la « doublette » (acheter plusieurs biens simultanément auprès de banques différentes), relèvent même de la fraude et peuvent entraîner la déchéance du prêt, voire exposer les investisseurs à de lourdes sanctions. Comme l’indique dans les colonnes du Figaro.fr Diane Lévy, directrice déléguée et porte-parole d’Immoprêt, « Les banques n’ont aucun état d’âme à aller en justice ».
- La mise en garde suivante : se focaliser uniquement sur la rentabilité immédiate, en misant sur des villes à bas prix, mais à forte vacance locative : « Dans ces villes, beaucoup achètent leur résidence principale plutôt que de la louer parce que justement l’immobilier est peu cher », précise Diane Lévy.
- Derrière des rendements bruts prometteurs, la rentabilité nette peut vite s’évaporer sous l’effet des impayés, des impôts ou des travaux imprévus.
- Enfin, croire qu’investir dans l’immobilier permet de devenir « rentier » à 30 ou 40 ans relève de l’illusion. La gestion locative demande du temps, de la réactivité et une forte implication personnelle.
Investir avec prudence et méthode
Derrière ces avertissements, un constat partagé : l’immobilier reste un placement sûr à condition de respecter quelques fondamentaux. La réussite d’un investissement repose notamment sur :
- la qualité du dossier de prêt immobilier ;
- un apport suffisant ;
- une gestion rigoureuse de l’endettement.
Mais surtout, la localisation demeure le critère décisif : un bien situé dans une zone dynamique a bien plus de chances de valorisation à long terme. Face aux discours trompeurs, un principe doit primer : investir en immobilier n’est jamais une course de vitesse, mais un projet de long terme qui exige préparation et accompagnement par des experts du financement.
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