Pouvoir d’achat : pourquoi la fin d’année s’annonce compliquée pour les Français
Après un léger répit au premier semestre, l’Insee prévoit un net recul du pouvoir d’achat d’ici la fin de l’année.
Une embellie de courte durée
L’Insee tire la sonnette d’alarme : après un début d’année relativement stable, le pouvoir d’achat des Français devrait reculer d’ici la fin de l’année. L’organisme prévoit ainsi une baisse :
- de – 0,1 % au troisième trimestre ;
- et de – 0,7 % au dernier.
Cette tendance s’inscrit dans un contexte marqué par des tensions internationales persistantes et un climat politique incertain. Résultat : les ménages, échaudés, freinent leurs dépenses. Ce repli est d’autant plus significatif que la hausse avait été timide au premier semestre (+ 0,1 % puis + 0,4 %). Avec cette baisse du pouvoir d’achat, les dépenses du quotidien peuvent devenir difficiles pour les foyers les plus fragiles. Certains ménages, dont le budget est déjà grevé par plusieurs emprunts, peuvent se tourner vers un rachat de crédits. Concrètement, cette opération permet de réunir ces prêts en un seul, avec une mensualité allégée. Si cela rallonge la durée de remboursement et peut alourdir le coût global du crédit, un regroupement de prêts a l’avantage immédiat de redonner un peu d’air aux finances.
Une pression fiscale accrue
Deux facteurs principaux expliquent cette dégradation :
- la baisse des revenus de la propriété ;
- un calendrier des prélèvements fiscaux défavorable.
L’institut national de la statistique souligne que d’un côté, la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus va alourdir la facture en fin d’année. De l’autre, le rendement de l’impôt sur le revenu repart à la hausse, car les hausses de salaire en 2024 ont été supérieures à l’évolution de l’indice des prix. Ainsi, les prélèvements effectués par le fisc à l’automne devraient être sensiblement plus élevés qu’en 2024. À cela s’ajoute l’actualisation des taux de prélèvement à la source en septembre 2025, qui reflétera les revenus réellement perçus l’an dernier. Autrement dit, les ménages pourraient voir leur reste à vivre se réduire, sans avoir augmenté leur train de vie.
Un climat de défiance qui pèse sur la consommation
L’inflation devrait rester limitée à 1 % en moyenne annuelle, son niveau le plus bas depuis cinq ans, et l’emploi conserve une bonne tenue. Mais ces signaux positifs ne suffisent pas à rassurer les ménages. Selon l’Insee, la confiance des ménages s’érode depuis l’été 2024. Une prudence qui se traduit par une consommation en berne, malgré un emploi stable et des prestations sociales qui continuent d’augmenter plus rapidement que les salaires. Dorian Roucher, chef du département conjoncture à l’Insee, parle d’un « singulier manque de confiance » : comparés à leurs voisins européens, les Français sont plus nombreux à craindre une dégradation de la situation économique.
Profitez du meilleur
taux du moment !
À partir de
2.75%
Pour un prêt sur 15 ans*