Propriétaires de passoires thermiques : vendre plutôt que rénover ?
Avec des travaux coûteux et complexes à prévoir, de nombreux propriétaires préfèrent revendre leurs passoires thermiques plutôt que de se lancer dans la rénovation.
La pression réglementaire pousse à la vente
Depuis l’entrée en vigueur, au 1er janvier, de l’interdiction de louer les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE), la donne a changé pour les propriétaires bailleurs. Ces logements très énergivores, surnommés « passoires thermiques », nécessitent des travaux de rénovation d’ampleur souvent perçus comme trop onéreux et techniques. Résultat : certains préfèrent se séparer de ces biens mal isolés. Pour rappel, cette mesure s’inscrit dans le cadre de la loi Climat qui vise à réduire le nombre des passoires thermiques du parc locatif. Selon la suite du calendrier énergétique, les prochaines interdictions à la location viseront :
- les logements F en 2028 ;
- les logements E en 2034.
À noter que cette interdiction de location s’applique uniquement aux nouveaux contrats de location.
Calendrier pour l’interdiction des locations de passoires thermiques :
Classe DPE | Date d’interdiction de location |
G+ | 1er janvier 2023 |
G | 1er janvier 2025 |
F | 1er janvier 2028 |
E | 1er janvier 2034 |
Source : Service public
Des coûts de rénovation dissuasifs
Afin d’éviter de coûteux travaux de rénovation, certains propriétaires bailleurs choisissent de revendre leur logement énergivore. Une tendance qui s’est amplifiée depuis la parution du décret de 2021 sur l’interdiction progressive de louer les logements énergivores. En effet, selon les notaires de France, la part des biens classés F ou G est passée de :
- 16 % des transactions immobilières en 2022 ;
- à 17 % en 2023.
Même avec des aides publiques, le reste à charge moyen s’élève à 20 000 euros, un montant difficilement amortissable via les loyers, surtout pour les bailleurs aux revenus modestes. « Vous avez intérêt à avoir un bon rendement locatif pour rentabiliser ces rénovations », explique Élodie Frémont, notaire à Paris.Acheter mieux pour vivre plus confortablement
Pour les propriétaires âgés, qui représentent une part importante des détenteurs de logements classés F et G (23 % ont plus de 80 ans, selon la FNAIM), le choix de vendre plutôt que d’investir dans des rénovations lourdes est souvent plus pragmatique. D’ailleurs, les notaires révèlent un phénomène parallèle : ces propriétaires de plus de 60 ans sont aussi ceux qui achètent le plus de logements performants (classés A et B au DPE). Ils optent ainsi pour des biens moins contraignants pour répondre à un besoin de confort et de simplicité.