Cures thermales : vers une baisse du remboursement pour les patients en affection longue durée
Un projet de décret prévoit de réduire la prise en charge des cures thermales pour les patients atteints d’affections de longue durée (ALD).
Fin du remboursement intégral pour les patients en ALD
Les patients souffrant d’une affection de longue durée risquent de voir leur facture s’alourdir dès 2026. Selon un projet de décret révélé par Le Parisien et consulté par l’AFP, le remboursement à 100 % des cures thermales pourrait être supprimé.
À la place, ces soins seraient désormais remboursés à hauteur de 65 %, comme pour l’ensemble des assurés. Cette évolution s’inscrit dans le cadre d’une politique d’économies sur les dépenses de santé. Après la Cour des comptes, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a recommandé de revoir la prise en charge de certains soins jugés coûteux ou insuffisamment efficaces. Derrière ce débat budgétaire se cache une réalité plus large : la maladie ne se limite pas au parcours de soins. De nombreux patients en ALD peinent encore à obtenir une assurance de prêt immobilier, leur état de santé restant un critère déterminant pour les banques et les assureurs. La convention Aeras (S’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) permet dans certains cas de trouver un contrat d’assurance emprunteur adapté.
Des établissements thermaux inquiets
Du côté des établissements thermaux, l’annonce provoque de vives inquiétudes. Pour Thierry Dubois, président du Conseil national des établissements thermaux (Cneth), cette réforme serait « extrêmement dommageable » pour la profession. Les patients concernés par les ALD représentent environ un quart de la clientèle du secteur. Les stations craignent un recul de fréquentation, d’autant que les cures thermales sont souvent prescrites pour soulager les effets de maladies chroniques comme l’arthrose, le diabète ou les affections respiratoires.
Pour expliquer ce projet de décret, le gouvernement avance l’argument d’une efficacité médicale jugée inégale. Certaines voix au sein du corps médical, et même au ministère de la Santé, remettent régulièrement en question le bien-fondé du remboursement à 100 %. L’ancienne ministre de la Santé, Catherine Vautrin, avait d’ailleurs annoncé dès juillet vouloir « interroger » cette prise en charge intégrale, dans le cadre d’une réflexion plus large sur la maîtrise des dépenses de l’Assurance maladie.
Une mesure suspendue à la formation du prochain gouvernement
Le projet de décret doit être examiné prochainement par la commission de la législation et de la réglementation de la Cnam. Si l’avis de cette instance n’est que consultatif, il permettra au prochain gouvernement de publier rapidement le texte. L’entrée en vigueur est envisagée pour le 1er février 2026, sous réserve d’une validation politique. En attendant, le gouvernement démissionnaire actuel, limité à la gestion des affaires courantes, ne peut adopter ce type de mesure. Mais le signal est clair : la cure d’austérité budgétaire du système de santé ne fait que commencer.
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