Taxe foncière : la hausse prévue pour 2026 suspendue en attendant une nouvelle méthode de calcul
Face à la fronde générale, l’exécutif suspend la révision prévue pour 2026 et ouvre la voie à une réforme locale.
Une révision qui menaçait des millions de propriétaires
La mise à jour des bases cadastrales préparée par Bercy devait entraîner une hausse de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements dès 2026. En cause : l’intégration d’éléments dits de confort qui ajoutaient plusieurs mètres carrés fictifs à la surface taxable, comme :
- eau courante (+ 4 m²) ;
- baignoire (+ 5 m²) ;
- douche (+ 3 m²) ;
- installation électrique (+ 2 m²).
L’application stricte de ces barèmes aurait entraîné une hausse moyenne de 63 € par logement dès 2026. Mais, cette évolution, présentée comme une « fiabilisation » des données fiscales, s’inscrivait dans un projet plus large : la refonte du calcul de la taxe foncière, encore basé sur des règles datant de 1959. Aujourd’hui, la valeur locative cadastrale reste le point de départ, avant abattement de 50 % et application d’un taux communal qui varie fortement selon les territoires : près de 48 % à Lille, 44 % à Marseille, moins de 32 % à Lyon.
Le gouvernement suspend la hausse
Face aux critiques provenant à la fois de l’opposition, d’élus locaux et de membres de la majorité, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé le 26 novembre la suspension de cette hausse. L’objectif est de revoir la méthode afin qu’elle soit adaptée aux réalités locales. Il a indiqué vouloir décaler le calendrier jusqu’au mois de mai ou juin 2026 pour travailler sur une révision « départementale » ou « commune par commune ». Selon lui, traiter ce sujet de manière uniforme ne tient pas compte des différences entre territoires.
Le Premier ministre a également reconnu les limites d’un système devenu « caduc », et assume que certaines règles « déconnectées du sens commun » fragilisent le consentement à l’impôt. Dans son camp comme dans l’opposition, les réactions ont fusé : la droite y voit la preuve d’une « taxe injuste », la gauche dénonce une réforme menée « en catimini », tandis que d’autres saluent la décentralisation de la décision.
Un chantier fiscal majeur
Malgré cette suspension, la révision de la taxe foncière n’est pas abandonnée. Le gouvernement engage désormais une vaste consultation avec les élus locaux et les parlementaires afin de définir une nouvelle méthode de calcul. L’enjeu : moderniser un impôt majeur pour les finances locales tout en évitant un impact excessif pour le budget des contribuables. D’autant plus que la plupart des propriétaires doivent encore rembourser un prêt immobilier. De son côté, l’Association des maires de France demande davantage de temps pour analyser les conséquences concrètes dans chaque département.
Profitez du meilleur
taux du moment !
À partir de
2.90%
Pour un prêt sur 15 ans*