Immobilier : 2025 marque le redémarrage du marché, selon les notaires

Diane Levy 19 décembre 2025  3 min

Après deux années de repli, le marché immobilier retrouve des couleurs, selon le bilan 2025 des Notaires de France.

Les ventes repartent

Premier signal positif : le volume des ventes repart à la hausse. Comme l’indiquent les Notaires de France dans leur dernier bilan immobilier 2025 :

• 921 000 transactions de logements anciens ont été enregistrées ;
• soit une hausse d’environ 11 % sur un an.

Un niveau comparable à ceux observés en 2017 ou début 2024. Pour les notaires, ce redémarrage s’explique par l’amélioration progressive des conditions de financement et par un regain de confiance après le choc des taux de 2022 et 2023. Autre élément encourageant : le pouvoir d’achat immobilier progresse. Sur les neuf premiers mois de 2025, la surface finançable a augmenté de 4 % sur un an, retrouvant un niveau proche de celui de 2022, à environ 81 m². Un signal fort pour des ménages qui avaient, pour beaucoup, suspendu leurs projets face à la remontée brutale des taux.

La dynamique est toutefois inégale selon les territoires. Certaines zones se distinguent par un rebond particulièrement marqué, comme :

• la Gironde (+18 %) ;
• la Haute-Garonne (+17 %) ;
• la Seine-et-Marne ;
• ou encore le Rhône (+16 %).

Des prix globalement stables

Côté prix, le marché reste mesuré. Sur un an, les appartements anciens affichent une légère hausse de 1,3 %, aussi bien en Île-de-France qu’en province. Les maisons évoluent encore plus lentement (+0,2 %). À l’échelle des grandes villes, les évolutions des prix des appartements sur un an restent contrastées :

• Dijon affiche la plus forte hausse (+3,1 %) ;
• Bordeaux accuse un fort repli (-4 %) ;
• Lyon décroît légèrement (-2 %)
• Nantes et Le Havre stagnent (-1 %).

Les projections pour la fin 2025 et début 2026 confirment cette tendance modérée : une progression douce, sans emballement, autour de 1 à 2 % selon les territoires et les types de biens.

Une reprise encore fragile à l’aube de 2026

Si les signaux sont globalement positifs, les professionnels restent prudents. Le marché du neuf redémarre lentement et les terrains à bâtir continuent de souffrir, notamment depuis l’exclusion de la maison individuelle du prêt à taux zéro. Les ventes de terrains ont ainsi reculé d’un tiers en deux ans, même si la baisse tend à ralentir depuis mi-2025.

Dernier enseignement notable : la part des logements très énergivores cesse de progresser. Après plusieurs années de hausse, elle recule depuis 2024, pour s’établir autour de 15 % début 2025. Ce mouvement concerne aussi bien les maisons que les appartements. En parallèle, les logements mieux classés gagnent du terrain. Les ventes d’appartements anciens classés C progressent régulièrement et représentent désormais près de 28 % des transactions. À l’inverse, les biens notés D et E reculent, traduisant l’effet combiné des contraintes réglementaires et des arbitrages des acheteurs.

Pour Me Priscille Caignault, membre du Conseil supérieur du notariat, la reprise est bien engagée, mais reste fragile : les Français conservent un fort attrait pour la pierre, à condition que l’environnement économique et politique offre davantage de visibilité.